The Urban Auction

samedi 19 novembre 2022 à 14:00

“Les fleurs sauvages de l’art” de New-York à Paris, 40 ans de graffiti old school

Exposition du samedi 5 novembre au vendredi 18 novembre 2022 de 11h à 19h, samedi 19 novembre de 12h à 14h

Keith Haring (1958-1990) Keith Haring (1958-1990)

LOT 27

60 000 / 80 000 €

Vendu 75 815 €

(Commissions d'achat incluses)

Keith Haring (1958-1990)

Hommage à Brion Gysin [recto/verso], 1986

Encre de Chine sur papier daté et portant l’annotation “BG” en bas à droite et enrichi d’une longue dédicace manuscrite au dos : “For Brion - I feel honored to have known Brion and shared a short but timeless moment of our lives. He was my teacher, a role he took on with great passion. Perhaps the greatest teacher I will ever have, for he taught by example and in parables and knowing glances. I bid Brion a sweet farewell and, as he said “big kiss”, although I know he’s never left.
Keith Nov. 1986”

35.5 x 43 cm

Brion Gysin & Keith Haring, précurseurs du graffiti « Brion va me manquer, mais j'espère qu'il survivra, à travers moi et à travers les choses que j'ai apprises de lui » - Keith Haring En 1978, Keith Haring, encore étudiant à la School of Visual Arts de New York, tombe sur la Nova Convention, un rassemblement de poètes et d’artistes de la Beat Generation réunis sous la férule de William S. Burroughs. Influencé par la lecture de The Third Mind, l’ouvrage de l’écrivain américain coécrit avec Brion Gysin en 1977, Keith Haring fait sienne la technique du cup up théorisée par les deux hommes. Par cette méthode néo-dadaïste, des mots et phrases simples sont en effet découpés et réorganisés en une nouvelle écriture aléatoire. Keith Haring intègre cette approche dans son travail durant sa période de formation, à l’aube de ce qui allait devenir sa signature plastique. Dans une interview donnée au magazine Rolling Stones en août 1989, Keith Haring précise qu’à ses yeux, le bénéfice essentiel de cette technique était « qu'en s'appuyant sur le soi-disant hasard, [Burroughs et Gysin] découvraient l'essence des choses, y compris sous la surface, et parfois même plus significatives que le visible… ». Au printemps 1986, Brion Gysin, sentant sa mort prochaine, imagine une exposition posthume à laquelle participerait, entre autres, Keith Haring. Les deux artistes ont œuvré quelques mois plus tôt à ce qui reste leur unique collaboration, Fault Lines, un livre d'artiste tiré à 200 exemplaires réunissant des textes de Brion Gysin et des dessins originaux de Keith Haring. Dans son journal, à la date du 26 juillet 1986, Keith Haring écrit : « ses peintures m'ont aidé à me comprendre et à comprendre mon travail de manière très importante. Il était difficile à suivre, une sorte de saint des enfers ou de l'autre monde ? Il a compris mon travail et ma vie d'une manière que lui seul pouvait, car il l'a vécu… ». Le jeune artiste américain réalise ce dessin en sa mémoire à l’occasion de l’exposition hommage organisée par la Galerie de France en 1986-1987. « He was my teacher » écrit-il au verso au cœur d’une longue dédicace à celui qui fut son mentor, mettant en scène sur le dessin au recto un Christ en croix en érection dans une composition d’une finesse et d’une complexité digne d’un tableau de Jérôme Bosch. Surnommé par Keith Haring et ses amis « le grand-père du graffiti », Brion Gysin préfacera en 1985 le catalogue de la première exposition de Haring en France au CAPC de Bordeaux. Jetant un pont entre Orient et Occident, Gysin a hissé la calligraphie au rang d’écriture surréaliste. Après son exclusion du groupe par André Breton en raison de son homosexualité, l’artiste s’installe au Maroc en 1950 et y restera 10 ans durant lesquels il apprend à lire et écrire l’arabe, découvre les musiciens Jajouka et devient très proche du groupe. Ces Chansons de Marrakech constituent dès lors un précieux témoignage de ces écritures qui, deux décennies plus tard, couleront dans les veines des premiers artistes urbains. Dimitri Joannidès

Provenance

> Atelier Keith Haring, New York > Galerie de France, Paris (étiquette au dos) > Collection privée, Paris

Bibliographie

> Catalogue de l’exposition “Brion Gysin, calligraphies, permutations, cut ups”, Éditions Galerie de France, Paris, 1986, reproduit en double page pp. 69 et 70

Expositions

> Brion Gysin, calligraphies, permutations, cut ups, du 16 décembre 1986 au 17 janvier 1987, Galerie de France, Paris > Les Dimanches de l'Amour, Galerie du Cloître - École Régionale des Beaux-Arts, Rennes, du 24 mai au 2 juillet 1994

Rapport de condition

Encadré

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