Portrait d’A. D., 1986

Huile sur toile signée en bas à droite, titrée, datée et contresignée au dos

146 x 97 cm

Né en 1947, Alain-Patrick Korenberg est un peintre et dessinateur parisien, qui s’est éteint cette année à 75 ans.

Il se dirige vers la peinture après des études de décoration et de stylisme. L’artiste expose dans des salons dès 1975 et jouit d’expositions personnelles dès 1978, notamment au café littéraire « L’Écume », dans le 14e arrondissement et à l’hôtel Eden au lac à Montreux (Suisse) la même année. L’année d’après, il expose à « La Coupole », boulevard du Montparnasse.

Son œuvre oscille entre abstraction et figuration, que ce soit au sein de toiles monumentales ou de dessins et travaux préparatoires. Motif constant de sa production, les nus féminins se multiplient dans ses œuvres, s’entremêlent et adoptent des poses variées. Certaines de ces silhouettes colorées, aux traits stylisés, font échos à l’expressionnisme allemand et particulièrement au groupe Die Brücke. Cela explique sans doute son important réseau de collectionneurs allemands.

Ayant suivi des cours de dessins à la Grande Chaumière ainsi qu’au Centre américain, il jouit d’une grande maîtrise du dessin académique, dont il sait également se départir pour tendre vers l’expressionnisme abstrait où la liberté du geste est plus prononcée. Le dynamisme de ces coups de pinceaux, de ces pastels, témoigne d’une certaine urgence de vivre et rappelle parfois l’Action painting américain, notamment Willem de Kooning…

APK mène également des recherches sur différents matériaux qu’il utilise pour leurs qualités dans des collages et des compositions abstraites. Il se sert beaucoup de matériaux de récupération : toiles de jute, textiles, cartons, grillages, se mêlent dans l’atelier de l’artiste. Cette pluralité de matériaux va de pair avec la diversité de sa production. Au-delà des toiles et dessins, Alain-Patrick Korenberg produit un ensemble de lithographies. Son imagination foisonnante est également mise à contribution au travers de créations de puzzles, de photos…Ses croquis sont parsemés de notes, d’idées et de poèmes, comme des empreintes de son ébullition mentale. Parmi ses archives, se trouvent également des photos de magazines découpés, qui servent de base à ses portraits.

À partir des années 90, APK se terre dans son appartement du 20ème arrondissement « je me suis mis à la fenêtre et j’ai regardé le monde défiler ». Sa sensibilité exacerbée, palpable tant en sa personne qu'en son œuvre, est alors mise à rude épreuve. Il sort de son ermitage en 2017 à l’occasion d’une exposition que lui consacre la galerie Derniers jours.

« L’imagination vagabonde et peu à peu seuls les impressions dominent », Françoise Luraschi, 1978

« Korenberg rime avec mystère et nous fait partager une émotion toute empreinte de vérité et onirisme » Arts et Valeurs, 1987

Encadrement baguette, petites craquelures