#VenteFauve336

samedi 10 décembre 2022 à 10:30

Art moderne • Art contemporain • Photographie • Bande dessinée

Exposition du samedi 3 décembre 2022 au vendredi 9 décembre 2022 de 11h à 19h, samedi 10 décembre de 10h à 10h30

Alighiero e Boetti (1940-1994) Alighiero e Boetti (1940-1994)

LOT 29

50 000 / 70 000 €

Vendu 64 250 €

(Commissions d'achat incluses)

Alighiero e Boetti (1940-1994)

Il Certo E l'Incerto, circa 1980-1985

Broderie sur tissu contrecollé sur panneau et comportant une trace d’écriture manuscrite à l’encre bleue très effacée au dos

22.5 x 24 cm

Boetti, le Certain et l’Incertain Considéré comme l’un des pères de l’art conceptuel après-guerre en Italie, l’artiste se rebaptise de lui-même dans les années 1970 « Alighiero e Boetti », l’adjonction de ce « e » exprimant une dualité présente dans tout son œuvre. Par ce dédoublement de personnalité revendiqué, Boetti opère une différenciation entre le social et l’intime. A l’image de cette œuvre titrée “Il Certo E L’Incerto” où il impose avec brio une ambivalence strictement conceptuelle mais à travers l’art pluriséculaire de la tapisserie brodée, proposant au spectateur une énigme philosophique et ludique. C’est en 1988 qu’Alighiero Boetti offre cette œuvre à notre collectionneur grec, un très proche ami de la famille Bonomo, célèbre dynastie de galeristes italiens pionniers de l’Arte Povera. Leur première rencontre se déroule à Hydra, deux ans plus tôt, par l’intermédiaire des sœurs Alessandra et Valentina Bonomo. Un coup de foudre amical lie rapidement les deux hommes, Boetti appréciant particulièrement le goût sûr et l’œil de ce spécialiste mondialement reconnu des tapis d’Orient. Athénien installé à Rome au milieu des années 1980, notre collectionneur se rend au Pakistan et en Afghanistan au moins deux fois par an pour en rapporter d’incroyables tapis. A plusieurs reprises entre 1986 et 1990, Boetti l’accompagne jusqu’à Peshawar pour y faire broder ses créations par des femmes afghanes réfugiées dans des camps après le départ des soviétiques. Tandis que notre collectionneur grec s’affaire à dénicher les plus beaux tapis anciens pour sa clientèle européenne, Alighiero Boetti multiplie les prises de contact sur place, fournissant le matériau brut à ces femmes qui maîtrisent l’art millénaire du suzani à la perfection. « Bizarrement, j’ai la patience de les attendre, ou plutôt je ne les attends pas : elles arrivent quand elles arrivent. Il y a donc ce temps très long, et il y a aussi l’incertitude » explique l’artiste qui fait également réaliser ses célèbres Mappa sur ce modèle. Pour Boetti, déléguer la part artisanale de son œuvre à ces femmes afghanes permet de s’approprier une forme de vision globale du monde avec ses incompréhensions, ses accidents et ses obsessions. En Italie, au retour de leurs voyages en Extrême-Orient, les deux hommes, particulièrement complices, se fréquentent assidûment, notre collectionneur grec s’installant même dans l’appartement romain de l’artiste lorsque celui-ci achète sa superbe maison de Campo de' Fiori, à deux pas de son atelier du Panthéon. Une amitié sincère et profonde qui ne prendra fin qu'avec la disparition de l'artiste en 1994. Dimitri Joannidès

Provenance

> Collection privée, Athènes (cadeau fait par l’artiste en 1988)

Authenticité

Cette œuvre est accompagnée d’un certificat d’authenticité de l'Archivio Alighiero Boetti

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