#VenteFauve236

samedi 21 novembre 2020 à 10:30

Art russe • Bijoux, orfèvrerie & montres • Tableaux et dessins anciens • Photographies et documents provenant d’une célèbre mécène de Brassaï • Vins et champagne

L’exposition n’est pas ouverte au public, contactez-nous pour obtenir des informations et des photographies supplémentaires sur les œuvres. Les photographies sur notre site internet valent exposition préalable.

École russe, attribué à Mikhail Shibanov / Russian school, attributed to Михаил Шибанов (?- c. 1789) École russe, attribué à Mikhail Shibanov / Russian school, attributed to Михаил Шибанов (?- c. 1789)

LOT 26

20 000 / 30 000 €

École russe, attribué à Mikhail Shibanov / Russian school, attributed to Михаил Шибанов (?- c. 1789)

Portrait de Catherine II la Grande (1729-1762), Impératrice de Russie, rédigeant la Charte du doyen ou policier - Портрет императрицы Екатерины II, пишущей “Устав Благочиния или Полицейский”, circa 1782

Pastel sur papier contrecollé sur toile

53 x 42 cm

Redécouverte d’un portrait impérial Ce pastel pourrait être l’œuvre originale et préalable aux rares portraits ultérieurs connus de la souveraine rédigeant son Nakaz. Décorée des Croix des Ordres impériaux de saint André Apôtre le premier nommé (Орден Святого апостола Андрея Первозванного), de saint Georges martyr et victorieux (Императорский Военный орден Святого Великомученика и Победоносца Георгия) et de saint Vladimir prince égal aux apôtres (Императорский орден Святого Равноапостольного князя Владимира), Catherine II pose de trois-quart dans un caftan de velours gris. Cette séance de pose est tout sauf anodine puisque la souveraine y est représentée en train de rédiger le Nakaz (Наказ комиссии о составлении проекта нового уложения), son traité de philosophie politique élaboré en 1767 et proclamant l’égalité devant la loi ainsi que le refus de la peine de mort et de la torture. Ce texte imprégné de l’esprit des Lumières, écrit d’abord en français et traduit en russe par Catherine II elle-même, anticipe par sa modernité certains des grand sujets abordés quelques années plus tard par la Constitution des États-Unis d’Amérique. L’écriture cyrillique de la page du Nakaz représentée ici est habile et régulière et montre que, de toute évidence, ce texte n’a pu être rédigé que par un artiste dont le russe est la langue natale. Il existe un autre portrait de Catherine II attribué à Shibanov et peint vers 1787 à l’occasion d’une visite de la souveraine à Kiev. Actuellement conservé dans les collections royales de Grande-Bretagne (The Royal Collection Trust), il présente de nombreuses similitudes avec notre pastel, parmi lesquelles les dégradés de couleur, les teintes douces et les nuances subtiles caractéristiques du peintre russe. Dans les deux cas, l’angle choisi et le traitement du visage, tout en jeu d’ombres, soulignent la majesté de l’impératrice. Son torse y a la même rondeur, ses bras et ses épaules ont une position quasi exacte et, dans les deux cas, Catherine II y porte une tenue de voyage. De façon plus anecdotique, deux autres versions immortalisant la souveraine dans une pose proche de notre pastel sont connues. Une première (50,8 x 45,1 cm) a été vendue aux enchères le 22 janvier 2009 chez Christie’s pour 43 250 £ et une seconde (54 x 42,5 cm) est aujourd’hui conservée dans la galerie des portraits de la résidence des Comtes Chérémétiev dans le château de Kuskovo, près de Moscou. Or ces deux tableaux étant de très faible qualité au regard de la pièce que nous dévoilons, il est probable que notre pastel ait été réalisé par le peintre in situ, face à la souveraine, constituant de fait la seule œuvre originale et préalable dont les tableaux que nous citons se sont ensuite inspirés. * Alors qu’il n’a que 15 ans, Georges I Zarifi (1807-1884) et sa famille quittent Constantinople pour Odessa suite à la guerre d’indépendance grecque de 1821. Son père, proche de l’empereur Alexandre Ier, devient rapidement une figure de premier plan en Russie. En 1831 après de longues années d’exil, la famille Zarifi est finalement autorisée à revenir en Grèce et s’installe de nouveau à Constantinople où le jeune Georges créé, 7 ans plus tard, l’entreprise « Zarifi-Zafiropoulos » qui se développe tout autour de la mer Noire. Devenu quelques années plus tard banquier et financier du sultan ottoman Abdulhamid II, il se voit octroyer des terres en Turquie, en Mésopotamie, en Thrace... Par tradition familiale, ce pastel aurait été offert au père de Georges I Zarifi par l'empereur Alexandre Ier en hommage au « projet grec » de Catherine II de rétablir Constantinople comme capitale de l’Empire byzantin grec dans les années 1780. Dimitri Joannidès (Nous remercions le chercheur en histoire de l’art Ólafur Þorvaldsson d’avoir précisé que le texte en question était très certainement la Charte du Doyen de 1782). Illustration en rapport > https://cutt.ly/ggIToWL Mikhail Shibanov Catherine II, Impératrice de Russie, circa 1787-1789 Huile sur toile 72,3 x 56,8 cm The Royal Trust Collection, Grande-Bretagne

Provenance

> Par tradition familiale, offert en cadeau par l’Empereur Alexandre Ier de Russie (1777-1825) au père de Georges I Zarifi > Collection de Georges I Zarifi (1807-1884), banquier grec, soutien financier de l’Empire ottoman et proche du sultan Abdulhamid II (1842-1909) > Collection de madame Zarifi, Athènes (son arrière-petite-fille en ligne directe)

Rapport de condition

Grande fraîcheur des couleurs et belles subtilités dans les nuances. Quelques traces de griffures, de craquelures et/ou de début de craquelures localisées (sur le front et à droite du visage notamment), frottages et manques (notamment sur les bords et le pourtour). Quelques infimes traces de possibles restaurations anciennes.

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