Tam-Tam, 1982

Acrylique sur papier signé et daté au dos

56.5 x 78 cm

Émouvante et emblématique, cette œuvre de Rémi Blanchard évoque de manière exemplaire l’aventure de la Figuration libre, à plusieurs titres. En effet, elle est signée d’un des quatre piliers du mouvement; le seul trop tôt disparu, qui avait déboulé sur la scène de l’art si jeune, âgé de vingt-deux ans à peine. Étudiant de Bernard Lamarche-Vadel à l’École des beaux-arts de Quimper, il fait partie de ces apports que le critique a su effectuer au noyau initial, formé autour d’Hervé Di Rosa, qui connaissait Robert Combas de Sète, et François Boisrond de l’École des arts décoratifs de Paris. De plus, elle provient de la galerie d’Yvon Lambert, chez qui Blanchard expose dès 1981, marquant le début d’une nouvelle ère dans la carrière du marchand, jusqu’alors reconnu pour sa représentation de l’art minimal et conceptuel, notamment américain. Enfin, si elle est parfaitement représentative du style très personnel de Blanchard, très tôt défini et qu’il fera évoluer au long des douze petites années que dure sa carrière d’artiste, cette œuvre est exceptionnelle par sa composition autour d’un mot unique répété tout autour des figures centrales, ce TAM majuscule qui semble sortir et saturer l’air depuis la peau du djembé, cet instrument de percussion d’origine africaine, composé d’un fût de bois en forme de calice surmonté d’une peau de chèvre ou d’antilope tendue. Grâce au témoignage d’Hervé Di Rosa, il est avéré que Rémi Blanchard écoutait alors en boucle des sons d’Afrique, et que son univers culturel était assez en décalage avec celui de ses camarades: "Rémi fut le premier avec qui je me liai, peut-être du fait de ses origines modestes ou de cette affection pour les images que nous partagions. Pourtant, j’étais loin de le trouver très rock’n roll. Rémi écoutait plutôt de l’opéra ou de la musique africaine, et il lisait plus volontiers Dostoïevski que les bandes dessinées de Robert Crumb". Stéphane Corréard & Hervé Loevenbruck

> Galerie Yvon Lambert, Paris (étiquette au dos) > Collection particulière, Amsterdam > Collection particulière, Paris

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