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LOT 23

2 000 / 3 000 €

Key Hiraga (1936-2000)

Sans titre, 1959

Encre sur papier signé et daté en bas à droite

28 x 22 cm

S’il n’a jamais été considéré comme un de ses membres, Key Hiraga a eu de multiples rapports avec la Figuration Narrative et ses protagonistes, tandis qu’il habitait Paris.

Cet important dessin, cependant, a été réalisé plusieurs années auparavant, alors qu’Hiraga était déjà fasciné par l’œuvre de Jean Dubuffet, dont il allait tirer les leçons picturales (empruntant aux graffiti, mais aussi à l’expressionnisme), mais en les tirant vers la narration, en effet, et le sarcasme strident.

En 1966-1967 Hiraga est invité par le critique
Gérald Gassiot-Talabot, qui a cristallisé la Figuration Narrative dans deux expositions, l’une au Musée d’art moderne de la ville de Paris en 1964, les légendaires Mythologies quotidiennes, l’autre dans les galeries Europe et Creuze, en 1965, sous le titre La Figuration narrative dans l’art contemporain, à constituer le groupe ORA, avec les peintres Peter Foldès, Michel Macréau,
Yannis Gaïtis et Edgard Naccache.

En 1967, Gassiot-Talabot écrit à propos d’Hiraga: À voir les formes patibulaires, têtes en bas, coiffées de chapeaux melon, au milieu d’une forêt de symboles où le sexe a une place dominante, à déchiffrer ces tatouages compliqués,
ces langues-cravates aux ramages insolents, ces roses équivoques, ces joyeux noctambules qui ont oublié les lois de la pesanteur, le moins que l’on puisse dire, c’est que Hiraga est un peintre qui n’a pas les pieds sur terre.

Déjà centré sur le thème de l’amour, ce dessin est emblématique des premières explorations expressionnistes d’Hiraga, qui, si elles ont été comparées aux œuvres de Dubuffet, témoignent également d’une sorte d’affinité spirituelle avec Toulouse- Lautrec, comme ses incursions ironiques et ludiques dans l’imagerie de la vie nocturne japonaise suggèrent. En outre, Hiraga était affilié au mouvement littéraire rassemblé autour du groupe Buraiha, peu structuré, également connu sous le nom de Décadents, qui rejetait à la fois les traditions littéraires d’avant-guerre et l’imposition des valeurs sociales américaines pendant l’occupation d’après-guerre.

Daté 1959, ce dessin est l’un des plus beaux de la première période d’Hiraga: dans une forme d’autoportrait déjà caractéristique des séries qui vont suivre, l’artiste s’y figure en pleine déclaration; si un phylactère sort de sa bouche, il est vierge de toute parole, mais enserre la fleur que le personnage tient fermement, tendue vers un hors-champ.
Stéphane Corréard & Hervé Loevenbruck

Rapport de condition

Encadré

Sur le papier

samedi 06 avril 2024 à 14h00

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