< Retour à la liste des lots

LOT 40

2 000 / 3 000 €

Wolfgang Gäfgen (né en 1936)

Sans titre, 1972

Mine de plomb sur papier signé et daté en bas au centre

78.5 x 119 cm

Révélés au cours de la décennie 1970, les dessins de l’artiste allemand Wolfgang Gäfgen ont vivement impressionné
les observateurs, et ont marqué des générations d’étudiants, car il fut également professeur d’université à l’Académie
des beaux-arts de Stuttgart pendant de nombreuses années. Dans les années 1950, Gäfgen a d’abord étudié à Hambourg avec Theo Garve, un élève de Max Beckmann, ainsi qu’avec Kurt Kranz, l’un des derniers représentants importants du Bauhaus ; auprès d’eux il apprend la puissance du graphisme, et la solidité de la composition. Puis il intègre l’Académie nationale des beaux-arts de Stuttgart, où il fait la connaissance de personnalités artistiques aussi éminentes que le peintre Otto Dix.

Ses études terminées, Gäfgen s’installe à Paris,
où il se perfectionne dans l’art de la gravure, en intégrant l’atelier de Johnny Friedlaender. Depuis lors et jusqu’en 2012, Gäfgen a partagé son temps entre Paris et Stuttgart, connaissant un succès précoce, puisqu’il participe par exemple en 1977
à la documenta 6, à Cassel.

En 1972, Gäfgen partage les cimaises de la fameuse exposition pompidolienne 72/72 : “12 ans d’art contemporain en France” avec Gérard Gasiorowski, tant on rapproche alors leurs deux versions très personnelles d’un hyperréalisme lucide et sans emphase. Dans Le Monde, le critique Jacques Michel écrit à leur propos: “Ils marquent le retour au dessin réaliste, copiant jusqu’à en donner l’illusion les images d’objets plutôt que les objets eux-mêmes.
C’est l’intercession de l’œil cyclopéen de la caméra qui contribue à transformer la réalité en l’offrant, figée, au regard du peintre qui s’approprie son climat”. Dans le même journal, l’historien de l’art André Fermigier le rapproche en 1977 de Francis Bacon, saluant en lui “un jeune artiste allemand si étonnamment doué qui dessine avec la patience maniaque des graveurs d’autrefois des sacs, des draps, des pierres ficelées et enveloppées dans
des linges, des manteaux de cuir échoués sur des canapés, des bâches recouvrant on ne sait quoi d’affreux qui n’est pas dit”.

Allemand installé en France comme Peter Klasen, Gäfgen
est lui aussi marqué par le thème de l’enfermement,
qui s’exprime dans son œuvre aussi par la fréquente présence de barreaux ou de portes fermées, mais aussi de ligatures, comme chez Titus-Carmel, dont son art est alors proche, voire de recouvrements par des linges, dont la pesanteur semble suffire à étouffer: “Le syndrome de l’enfermement, détaille Klasen, les verrous, les grilles, les grillages, les interdits, les rappels
à l’ordre en permanence... ce sont mes comportements par rapport à la société, dans un rapport conflictuel, donc positif. Cela m’a servi à trouver un langage qui exprime non seulement mon parcours propre, ma propre appréhension, mais qui pouvait parler à celui qui regardait. Je passe par la métaphore”.
Stéphane Corréard & Hervé Loevenbruck

Rapport de condition

Encadré

Sur le papier

samedi 06 avril 2024 à 14h00

FauveParis x Love&Collect #1

Exposition du samedi 30 mars au vendredi 5 avril de 11h à 19h, le samedi 6 avril de 10h à 10h30 et de 13h30 à 14h

“N’achetez plus, collectionnez !” Nous nous reconnaiss...

Voir plus

Estimation gratuite
en ligne ou dans nos bureaux :

Recevez sous 48H une estimation d'un commissaire-priseur
estimation gratuite
18 Place des Vosges, Paris 4
 
49 Rue Saint-Sabin, Paris 11

Suivez nous sur les réseaux