Emmurés vivants, 1960

Aquarelle et encre sur papier signé, daté et titré en bas à
droite

34 x 43 cm

Maurice Henry est un de ces génies touche-à-tout qui ont marqué de leur empreinte plusieurs domaines, mais ne jouissent pas de la reconnaissance qu’ils méritent.

Qui plus est, dans son cas, sa supposée versatilité a été aggravée par un refus systématique de l’esprit de sérieux. Tout avait pourtant plutôt bien commencé. Né en 1907 à Cambrai (Nord), Henry rencontre à la sortie de l’adolescence les poètes en devenir René Daumal, Roger Gilbert-Lecomte et Roger Vailland, et intègre leur société initiatique. Dans le sillage
de la ‘Pataphysique de Jarry, les Phrères simplistes cherchent
à retrouver la simplicité de l’enfance et ses possibilités
de connaissance intuitive et spontanée par l’exploration du monde des rêves (atteint par un recours combiné à la lecture de textes mystiques ou ésotérique et par l’usage de drogues).

À compter de 1927, Maurice Henry participe pleinement, avec ses nouveaux complices, à la création de la revue Le Grand Jeu, assoiffée d’un absolu sans cesse remis sur l’ouvrage, puis, en 1933, c’est avec le groupe surréaliste rassemblé autour d’André Breton que Maurice Henry entend désormais jouer... Il collabore notamment à la revue Le Surréalisme au service de la révolution et présente, en 1936, dans l’exposition consacrée aux objets surréalistes à la galerie Charles Ratton,
Hommage à Paganini, un violon miniature ceint d’une bande Velpeau. Pourtant, c’est comme dessinateur d’humour et illustrateur que Maurice Henry devient célèbre, collaborant à des périodiques aussi prestigieux que L’Os à Moelle période Pierre Dac, la mythique revue Bizarre ou Combat, le journal dirigé par Albert Camus et Pascal Pia, tout en conservant l’admiration de ses anciens compagnons surréalistes,
à commencer par Breton lui-même, qui l’encense en prélude à son Anthologie de l’humour noir: L’idée-image surréaliste, dans toute sa fraîcheur originelle, pour moi, continue à se découvrir en Maurice Henry, chaque fois qu’un matin encore mal éveillé m’apporte la primeur d’un de ses dessins dans le journal.
Stéphane Corréard & Hervé Loevenbruck

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