Un berger et ses moutons dans la Sabine romaine près de l’aqueduc de Claude, 1852

Aquarelle gouachée signé et situé en bas à gauche "Ach. Benouville Rome 1852"

29.5 x 45.8 cm

Marie-Madeleine Aubrun, Achille Bénouville (1815-1891), catalogue raisonné de l’œuvre, Paris, 1986, cat. D. 35.

L’empereur Claude, successeur de Caligula, achève l’Aqua Claudia commencé par Caligula en 52. C’est une construction grandiose : à dix kilomètres environ de Rome, vers la via del Quadraro et la via Appia Nuova, il présente une rangée d’arches de 33 m de hauteur. Les ruines sévères de ce monument traversant les plaines de la Sabine ont beaucoup inspiré les artistes, dont Jean-Achille Bénouville, qui peint l’aqueduc de Claude de très près à l’huile en 1845 (vente Ader, 12 juin 2009, lot 79) et du même point de vue à l’aquarelle en 1852 (notre dessin). Élève de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris et second prix de Rome du paysage historique en 1837, Bénouville a fait trois voyages en Italie, dont un en compagnie de Jean-Baptiste Camille Corot, son ami et mentor. Au contact de Corot, sa manière académique s’est enrichie d’une sensibilité à la lumière. En 1845, il remporte le premier prix de Rome avec Ulysse et Nausicaa et repart en Italie pour un long séjour de vingt-cinq ans, sans pour autant négliger les Salons parisiens. Il ne rentre en France qu’en 1870, mais continue à voyager. Dans les œuvres de Bénouville, vérité topographique et vérité atmosphérique se rejoignent, balancées par le sentiment de tranquillité. Dans notre dessin, un air limpide et une lumière raffinée imprègnent le paysage dépouillé de la campagne romaine, entre la prairie vert-bronze, les ruines brunâtres et les montagnes bleutées.