#VenteFauve232

Saturday 24 October 2020 at 10:30

Verrerie, arts décoratifs & design • Art moderne, contemporain & urbain • Bande dessinée & photographie

Exposition du samedi 17 au vendredi 23 octobre de 11h à 19h et samedi 10 octobre de 10h à 10h30

Albert Uderzo (1927-2020)

LOT 79

20 000 / 40 000 €

Sold 27 940 €

Buyer's premium included

Albert Uderzo (1927-2020)

La Bonne Année, 1966

Encre et lavis sur papier signé “Uderzo et Goscinny” en bas à droite et contrecollé sur carton

H. 19 5/8 in L. 23 5/8 in

Le Phénomène Astérix Nous sommes en 1966 et le héros gaulois est partout. Dans les librairies, où le nouvel album Astérix et les Normands a franchi la barre symbolique du million d'exemplaires mis en place ; sur la couverture de L'Express qui titre « Le Phénomène Astérix », et même dans l'espace, où a été lancé quelques mois plus tôt le premier satellite français, baptisé Astérix ! Impensable de quitter l'année 1966 sans convier Astérix aux festivités du réveillon : c'est sans doute ce que Maurice Dumay, réalisateur de l'émission du réveillon de l'ORTF, a à l'esprit quand il sollicite Uderzo pour réaliser un dessin de bons vœux aux téléspectateurs. Ce dessin viendra clore plus de deux heures de programme en compagnie des vedettes de l'époque. Et c'est l'acteur Jean Lefebvre qui le présentera aux caméras... Quelques secondes d'apparition à l'antenne, tandis que sonnent les 12 coups de minuit. Et nous voici en 1967. Depuis cette date, depuis ces quelques secondes d'apparition il y a plus de 50 ans, ce dessin est resté dans les archives de la famille de Maurice Dumay. Il n'avait été reproduit nulle part. Le voici soudain, revenu parmi nous. Et c'est tout un parfum d'époque qui resurgit. En 1966-67, Astérix atteint son apogée, tant sur le plan artistique – les plus beaux albums datent de cette époque – que sur le plan commercial. La France entière se met à parler en “-ix”, et le petit Gaulois s'installe dans l’imaginaire des Français·es pour des décennies. L'élan de cette irrésistible ascension est tout entier présent dans ce dessin iconique. Les quatre personnages principaux sont représentés, chacun dans leur rôle : Astérix bondit, intrépide et joyeux, Panoramix prépare la potion magique, Obélix s'interroge candidement et Idéfix observe la scène. Cerise sur le gâteau : Uderzo fait émerger un poste de télévision de la marmite de potion magique pour permettre à ses personnages de souhaiter la bonne année aux téléspectateurs et téléspectatrices. Délicieux anachronisme, qui témoigne du rôle grandissant de la télévision dans la vie des Français au milieu des années 60. Tout l'esprit d'Astérix est là. Avec leur petit Gaulois, Uderzo et Goscinny racontent en la parodiant l'évolution d'une société en pleine mutation. Ils tendent à leurs contemporains un miroir ironique, mais toujours tendre. --- Un dessin emblématique On imagine Uderzo en décembre 1966, alors que Maurice Dumay le contacte pour réaliser un dessin pour l'ORTF : n'importe quel autre dessinateur, débordé par le succès grandissant et les sollicitations, se serait contenté de dessiner une tête d'Astérix pour la caméra. C'était sans compter la force de travail inouïe d'Uderzo, qui pouvait réaliser jusqu'à cinq planches par semaine. Goscinny disait qu'Uderzo était capable de dessiner « un combat de poulpes dans de la gelée de groseilles». Ce merveilleux dessin grand format en est la preuve éclatante. Sa composition, qui allie complexité et lisibilité, est d'une efficacité parfaite. Tous les personnages sont en place, campés dans une attitude qui traduit leur personnalité profonde. L'encrage, vif et enlevé, donne l'impression que chaque trait est posé au millimètre près, avec une dextérité déconcertante. Le fouetté du pinceau apporte une vivacité communicative, tandis que sa précision fait exister l'expression de chacun des personnages avec une évidence irrésistible : ils sont là, sous nos yeux, bel et bien vivants. Ils existent. Talent prodigieux d'un dessinateur hors-norme, qui savait transmettre la vie à ses créatures de papier. Par sa date de réalisation, qui correspond à l'âge d'or d'Astérix ; par son histoire, qui en fait une pièce unique ; par son format et sa qualité de réalisation enfin, qui sont dignes d'une couverture d'un album d'Astérix, ce dessin est l'une des plus remarquables illustrations d'Uderzo présente sur le marché. ---- Allô Réveillon 1967, une pépite oubliée. Le Réveillon 1966, réalisé sous la houlette de Maurice Dumay recèle bien d'autres trésors. Outre la présente d'une pléiade de vedettes à donner le tournis (Johnny Hallyday, Charles Aznavour, Sheila, Raymond Devos, Sylvie Vartan, Jean Marais, Guy Bedos, France Gall, Jacques Dutronc, Dalida...), des dessins de Ronald Searle, Folon ou Faizant, on y trouve également un sketch méconnu : « Allô Réveillon 1967 », qui met en scène les convives d'un nouvel an qui tourne au désastre. Au casting, Michel Galabru et Pierre Mondy. La mise en scène est de Pierre Tchernia, et le scénario signé par... René Goscinny. Une œuvre méconnue, qui marque les tous premiers pas audiovisuels du scénariste d'Astérix, bien avant Le Viager, Les Douze Travaux d'Astérix ou les Minichroniques. Avril Tembouret

Origin

> Dessin original réalisé en direct pour l’émission de télévision Soirée de Réveillon du 31 décembre 1966 sur l’ORTF et offert au producteur Maurice Dumay à cette occasion > Collection privée, Centre (par descendance)

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Rousseurs

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