Le 19 décembre, la maison FauveParis présente à la vente une maquette préparatoire d’un vitrail de la Cité Radieuse, conçue par l’artiste grec Constantin Andreou pour l’architecte Le Corbusier.
En 1947, à Marseille, débutent les travaux de la Cité Radieuse, surnommée depuis la « Maison du fada », première commande publique du grand architecte et urbaniste moderne Le Corbusier (1887-1965). Livré en 1952 et classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2016, cet immeuble-villa bétonné, érigé sur pilotis, constitue le premier exemple d’Unité d’Habitation conçue par l’architecte. À ce titre, il répond aux objectifs de l’urbanisme moderne, établis par la Charte d’Athènes en 1933, et met en œuvre un concept fondamental de l’œuvre et de la pensée de Le Corbusier : le Modulor. Pierre angulaire de l’architecture moderne et de sa vocation sociale, le Modulor, qui contracte les notions de « module » et de « nombre d’or », est un système de mesures fondé sur le corps humain à partir duquel on peut aussi bien calculer le volume total d’un bâtiment que celui des éléments d’aménagement intérieur. Créé en 1945, il permet à Le Corbusier de réaliser son ambition de réconcilier l’être humain et son espace vital par l’architecture.
En 1952, Constantin Andréou (1917-2007), sculpteur et maquettiste travaillant sur le projet de l’Unité d’Habitation de Marseille, réalise une projection en trois dimensions du Modulor, d’après un dessin original de Le Corbusier. Cette pièce unique, aujourd’hui proposée à la vente par FauveParis, se compose d’une construction en plâtre et d’une gouache sur papier figurant une silhouette d’homme ; le graphique traduisant les proportions mathématiques établies par l’architecte est quant à lui évoqué par une spirale bicolore stylisée. Cette maquette, qui compte parmi les nombreuses variations sur le thème du Modulor, a servi à la réalisation d’un vitrail en béton et en verre qui orne à présent un claustra du hall d’entrée de la Cité Radieuse. Provenant de la collection personnelle de Constantin Andréou, l’œuvre est datée et dédicacée par Le Corbusier qui en fit don au sculpteur. Si cette pièce témoigne de l’amitié qui liait les deux hommes, elle permet surtout de matérialiser un outil conceptuel essentiel de la pensée de Le Corbusier et nous plonge au cœur de l’histoire de l’architecture du XXe siècle.