L’été dernier, la Maison française FauveParis a célébré le grand succès de la vente aux enchères « Alkis Pierrakos, le dernier expressionniste ». Toutes les œuvres provenaient de la collection privée de l’homme d’affaires et médecin Thomas F. Widmann. Avec 100% des lots sont vendues, il s’agissait d’une vente « en gants blancs » avec un total atteignant 37 185 euros frais inclus. Parmi les amateurs, le bien connu présentateur franco-grec Nikos Aliagas s’avère être un grand admirateur de la peinture d’Alkis Pierrakos. Le Dr Thomas F. Widmann était un ami proche d’Alkis Pierrakos. On pourrait même dire qu’ils avaient une sorte de relation père-fils. « Leur amitié a commencé lorsque Widmann est arrivé en France pour étudier la médecine à l’âge de 22-23 ans », décrit Dimitri Joannides, expert et actionnaire de FauveParis, également responsable de la vente. Widmann était un scientifique et cardiologue exceptionnel. Pendant de nombreuses années, le milliardaire bâlois a volé quelques instants à ses obligations professionnelles pour passer ses après-midi et ses soirées à converser avec Alkis Pierrakos sur l’Art. « Ce fut pour lui une véritable respiration et une élévation spirituelle », ajoute Dimitri Joannides. Le fait qu’Alkis Pierrakos ait étudié à l’Ecole des Beaux-Arts de Bâle en 1949 a encore plus rapproché les deux hommes. Par ailleurs, comme le souligne aujourd’hui Dimitri Joannides, Pierrakos fut l’un des rares artistes grecs à avoir acquis la culture allemande avant de s’installer à Paris en 1954. Thomas F. Widmann a tellement prospéré qu’il est parvenu à vendre son entreprise Actelion, l’un des géants pharmaceutiques les plus puissants de Suisse, à Johnson & Johnson en 2018 pour 30 milliards de dollars (!). Tout au long de sa vie, Thomas F. Widmann a acheté frénétiquement les œuvres d’Alkis Pierrakos, le seul Grec dans sa collection. A côté de lui, Nikos Aliagas pourrait être considéré comme un collectionneur amateur puisqu’il n’est pas un connu pour visiter assidûment galeries et salles de vente. Mais il reste malgré tout un homme d’Art. Et c’est ainsi que son histoire croise celle de Widmann et de Pierrakos.
Quand Nikos Aliagas était jeune, vers 25 ans, il étudiait le journalisme à Paris et était un très proche ami de Pierrakos. Ce dernier fut même son mentor dans le monde de l’art. « Je me souviens d’avoir lu dans l’atelier de Pierrakos des poèmes que Nikos avait écrit quand il était jeune. C’est une personne très cultivée et éduquée et toujours ouverte à l’Art », ajoute Dimitri Joannides à propos de Nikos Aliagas. S’il n’a pas souhaité apporter de commentaires sur les acheteurs de la vente de la collection Widmann, Dimitri Joannides nous a tout de même confirmé que Nikos Aliagas possédait plusieurs œuvres d’Alkis Pierrakos, avec un faible pour les dessins en noir et blanc. Cela vient peut-être de son amour pour la photographie en noir et blanc puisque le présentateur star est également un photographe reconnu. C’est la raison pour laquelle Dimitri Joannidès lui a proposé d’organiser une exposition confrontant uniquement des dessins noir et blanc de Pierrakos avec ses propres photographies. « J’espère que cela arrivera un jour ! », conclut-il, soulignant que le marché de Pierrakos gagne d’années en années un public toujours plus large.
