Dans un court film montrant Yves Klein peignant au lanceflammes(!), un homme déguisé en pompier assiste le peintre. Il s’agit de Kosta Alex, jeune sculpteur américain né de parents grecs, arrivé à Paris en 1947…
Après avoir étudié la sculpture à Manhattan, Kosta Alex rejoint la France grâce à une bourse versée par l’armée américaine. Le jeune homme est sorti de la seconde guerre mondiale plusieurs fois décoré et avec les honneurs militaires ! Dans la capitale, il s’inscrit à l’Académie de la Grande Chaumière et fréquente les artistes d’avant-garde. En 1954, il sort diplômé de l’École des Beaux-Arts de Paris.
Dans son travail, Kosta Alex s’inspire de la sculpture classique, de l’art primitif et des arts islamiques. Pour le critique Jean Planque, cette oeuvre libre et sans complexe est « profondément, essentiellement américaine ». Max Ernst, qui a toujours admiré son travail, disait quant à lui qu’il était parvenu à « enfreindre la barrière bidimensionnelle ».
Kosta Alex réalise son premier Homme au chapeau fin 1951 puis, après une pause de six ans, un deuxième en 1957. Suit une longue série poursuivie sur près d’une décennie. À travers ces personnages énigmatiques et mystérieux, parfois fantomatiques, l’artiste cherche à « retrouver le corps dans une tête », à la manière d’Alberto Giacometti qu’Alex a beaucoup fréquenté à Paris au début des années 1950. Celui que nous présentons ici est l’un des plus grands jamais réalisés