Le second âge du feu

Lorsque l’homme apprivoise le feu, il y a plus de 400 000 ans, il entre sans le savoir dans l’ère de sa domination sur la nature et la matière.

Si la lampe à huile apparaît dans l’Antiquité, suivie de la bougie au Moyen-Âge puis de la lampe à pétrole au XIXe siècle, c’est avec l’invention de la lampe incandescente par Joseph Swan en 1879 que l’histoire du feu prend un véritable tournant. Et en matière d’imagination enflammée, les arts ne sont pas en reste !

Car c’est du feu que naît la pâte de verre ardente, sous les doigts habiles d’Émile Gallé et des frères Daum en pleine période Art Nouveau (1892-1910). Chassez le naturel, il revient au galop, dit-on ? C’est mille fois vrai dans leurs créations où la nature reprend ses droits à travers des formes organiques, des motifs floraux, des tiges entrelacées et des couleurs printanières. Les émaux de Camille Fauré, quant à eux, aux teintes flamboyantes et satinées, donnent à la matière une incandescence estivale inédite pour l’époque.

Sous le souffle inextinguible de ces maîtres-verriers, ce « feu clair qui remplit les espaces limpides »* s’élève au coeur du foyer, chez le collectionneur avisé comme chez l’amateur d’un jour, et y apporte l’émotion et les couleurs de la vie.

*Charles Baudelaire, »Élévation », Les Fleurs du Mal

Retour à la liste des articles