Le Molière du pinceau

 « Enfin les maîtres impressionnistes triomphaient comme avaient triomphé ceux de 1830. Ma folie avait été sagesse. Dire que si j’étais mort à soixante ans, je mourais criblé de dettes et insolvable, parmi des trésors méconnus… » – Par Paul Durand-Ruel

En 1894, Paul Durand-Ruel prend Maxime Maufra en contrat dans sa galerie. Ce tableau figurait dans la collection personnelle du célèbre marchand.

Nantais d’origine, Maxime Maufra découvre la peinture aux côtés des frères Leduc.
C’est lors d’un voyage en Angleterre, et après avoir été confronté aux tableaux de Turner, que la vocation du jeune peintre s’affirme. En 1890, il est l’un des tout premiers à s’installer à Pont-Aven, partageant avec son ami Paul Gauguin – entre autres ! – cette fascination pour les paysages et la lumière de la côte bretonne. Maufra le précurseur s’installe à Paris en 1892, au célèbre Bateau-Lavoir, véritable pôle d’attraction de l’avant-garde : Picasso, Van Dongen, Gris, Brancusi…

À Paris, Maufra n’oublie pas sa Bretagne natale. Bien au contraire, le peintre continue à l’explorer et à la magnifier. C’est en 1903, alors qu’il est au sommet de sa carrière, qu’il fonde le Salon d’Automne, où les fauves triomphent malgré eux l’année suivante. Mais c’est aussi l’année où Maufra tombe amoureux de Kerhostin, un petit village de la presqu’île de Quiberon. Chaque année, la ferme de Clairefontaine l’accueille.

Comme le faisaient les impressionnistes vingt ans plus tôt, Maufra travaille en plein air pour saisir les impressions du ciel et de la mer, harmonieusement changeante sur cette côte sauvage. Et, à l’image d’un Molière mourant sur scène en pleine représentation, c’est face à son chevalet de bois que ce peintre amoureux de la nature décède le 23 mai 1918 au Pont-à-Poncé.

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