Les leçons du passé

« Même en voulant être le plus objectif possible, je ne pourrais jamais qu’exprimer ce qui m’impressionne le plus »
A. Giacometti

Pour Giacometti, l’art, ce « moyen de mieux voir », se nourrit nécessairement de la copie des maîtres anciens. À l’instar des livres auxquels on revient régulièrement, certaines œuvres passées demandent à être relues, se prêtant de fait à plusieurs interprétations et découvertes. Dès qu’Alberto Giacometti a eu accès à des reproductions d’œuvres d’art, c’est-à-dire depuis son enfance, l’artiste a toujours eu l’envie immédiate de copier. Cette approche devient rapidement partie intégrante de son travail d’après nature. À ses yeux, copier permet en effet de comparer et de trouver la clé commune aux grands principes de composition. Ce dessin reprend un élément de la Crucifixion de Giovanni Cimabue (1240/50-1302), une fresque (350 x 690 cm) datant des années 1280 et conservée à l’église Saint-François d’Assise en Italie. Alberto Giacometti conservait dans sa bibliothèque un ouvrage consacré à l’artiste italien écrit par Emilio Cecchi (éditions Tumminelli, Rome, 1946) et il est fort à parier qu’il se soit inspiré de la planche 26 représentant un détail de cette Crucifixion lorsqu’un groupe de soldats envoyés par Pilate doit assister à la mise à mort du Christ.

Lot 117

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