Le futurisme, sur Terre et dans les cieux

Epigone du cubisme et du symbolisme, le mouvement futuriste est né en réaction à l’académisme ambiant du début du XXe siècle.

Les artistes de ce mouvement spécifiquement italien affichaient une ambition claire : rejeter le passé pour épouser la modernité, la civilisation industrielle et les progrès de la technique. Le «second futurisme» auquel Giulio D’Anna adhère est d’ailleurs intrinsèquement lié à la guerre. Dès 1915, le peintre Giacomo Balla vise carrément la « reconstruction futuriste de l’univers». Quant à Umberto Boccioni, artiste mort au front, il s’enthousiasme très tôt pour cette force intérieure qui monte au sein d’une foule en mouvement, terreau des hystéries et des hallucinations collectives.

D’Anna est l’une des figures de premier plan qui émerge dans les années 1920-1930 alors que les futuristes de la première heure ont quasiment tous et toutes disparu. Dans cette période trouble, les tenants du mouvement s’écharpent : certains artistes soutiennent le fascisme de Mussolini, d’autres sont au contraire communistes, d’autres encore carrément anarchistes. Et ces combats artistiques se ressentent jusque dans la peinture ! En effet, si les communistes politisent l’art, les futuristes à tendance fasciste esthétisent la politique.

Giulio D’Anna est l’un des fondateurs de l’aéropeinture (aeropittura en italien), également appelé aérofuturisme, un mouvement dérivé du futurisme qui se caractérise par une fascination pour l’univers de l’aéronautique. En glorifiant ce nouveau témoignage du génie humain, D’Anna donne une dimension cosmogonique aux sensations dynamiques générées par un vol d’avion. Dans les airs comme en peinture, le rêve d’Icare devenait enfin réalité.

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