L’aventure de l’art cinétique commence en 1955 à Paris à la galerie Denise René avec Le Mouvement, une exposition retentissante dont Vasarely est à l’origine.
À cette occasion, l’artiste né en Hongrie présente ses premières œuvres abstraites en noir et blanc, aux côtés de cinq autres jeunes plasticiens : Agam, Bury, Jacobsen, Soto et Tinguely. En cinq ans à peine, le succès est au rendez-vous ! Au point de conquérir les États-Unis avec l’exposition fondatrice de l’Op’art (pour Optical art) qui se tient au MoMA en 1964. Aujourd’hui encore, ce mouvement est très apprécié des initiés et des curieux, comme le prouve la mémorable exposition Dynamo qui s’est tenue au Grand Palais à Paris l’an dernier.
Autre particularité chez certains d’entre eux, l’abandon de la pièce unique au profit d’oeuvres multipliables. À commencer par Vasarely lui-même, pour qui « si la conservation de l’oeuvre résidait, hier encore, dans l’excellence des matériaux, la perfection de leur technique et de la maîtrise de la main, elle se retrouve aujourd’hui dans la conscience d’une possibilité de recréation, de multiplication et d’expansion. Ainsi disparaîtra, avec l’artisanat, le mythe de la pièce unique et triomphera enfin l’oeuvre diffusable, grâce à la machine, et par elle ».
Parmi les artistes optiques à redécouvrir : Mariano Carrera, un Argentin arrivé à Paris en 1963 à 29 ans. Dans la capitale, le jeune sculpteur et designer rejoint ses compatriotes Hugo Demarco, Horacio Garcia-Rossi ou Julio Le Parc dans la grande aventure de l’avant-garde cinétique. Et en 1967, c’est la consécration : ses oeuvres sont présentées à l’exposition Lumière et Mouvement au Musée d’art moderne de la ville de Paris aux côtés de Pol Bury, Carlos Cruz-Diez, Jésus-Raphaël
Soto, Victor Vasarely…