« On est en guerre » clament, un poil belliqueux, les grandes gueules, dont celle peinte par Ben sur notre couverture. Étonnamment d’actualité (la couverture du magalogue de notre vente Quelles histoires du 2 mars 2015 laissait traîner le numéro post -7 janvier de Charlie Hebdo sur une table basse), cette toile tristement prémonitoire n’a pourtant pas donné le ton des pages que vous allez feuilleter. Peut-être parce que les temps sont sombres. Les jours de pénombre, nous avons envie d’un magalogue chaud et réconfortant.
Un cocon blanc et chaleureux, une matrice propice à couver les œuvres d’art que nous vous présentons à la vente. Ainsi cet ensemble de verrerie italienne, maniée dans les plus hautes températures par la maestria d’un Dino Martens, Fulvio Bianconi ou Carlo Scarpa, se dessine, fragile et délicat, dans notre environnement capitonné.
Ivoires haute époque, Puppy de Koons, toile magistrale de Charchoune, se dérobent et se découvrent dans des tons sur tons subtils. Cartes blanches, pour laisser libre cours à votre imagination sur ces fonds immaculés, mais aussi plans vierges de découvertes à venir au fi l des pages.
Passage par les arts premiers, une collection de statuettes et autres objets cultuels en bois sculpté, présences mystérieuses émergeant de l’unité virginale de cet ouvrage. Un peu comme notre petit jaguar en bronze, mascotte parmi nous, fauves, dont la redécouverte nous aura tous émus. Feulements de Bugatti. Mystères encore, en plongeant dans les décors splendides des meubles de Fornasetti, eux aussi tout de blanc vêtus, dans leur majesté excentrique et fantasque. Est -ce là que l’on tire les cartes, blanches ?
Enfin, clin d’œil à la jeune scène du design, surprenante dans son renouvellement des classiques comme Alexandre Logé ou son usage des matériaux les plus inattendus comme Parisparis le béton, dans d’astucieuses créations pleines de second degré (une valeur cardinale).
Remercions surtout Sid, délicieuse féline qui a prêté les atours de sa fourrure pour notre shooting photo. Sans oublier notre futur mannequin de couverture – dans les deux sens du terme — fantastique chaton d’un autre genre. Sur ce, bon cheminement parmi les pages qui suivent, sur les routes de nos cartes blanches !