Atmosphères, atmosphères – l’édito

L’édito, un exercice bien soli-terre parfois…

Qu’écrire quand depuis toute petite, l’espace nous terrifie, l’infini nous terrorise, qu’il nous est impossible d’aller voir Seul sur Mars seule (ni même accompagnée), et qu’on n’a jamais vu un seul épisode de Star Wars… On se souvient tout de même que la vente FauveParis La Tête dans les étoiles de novembre 2015 nous avait touchée, bizarrement. Avoir en main des témoignages tangibles d’un moment si incroyable (aller dans l’espace, allers SUR LA LUNE !) rendait toute concrète l’histoire de l’humanité. Oui, rien que ça.

Là, on se sent plus déroutée face aux combinaisons soviétiques grand froid qui se portent par-dessus l’équipement des cosmonautes, aux maquettes de missiles et de lanceurs (on reconnaît qu’on ne visualise pas vraiment la différence, d’ailleurs) ou encore aux photos de décollage de navettes. Comme si sans l’objectif Lune, on avait plus de mal à sentir la poésie de cet inven-terre (oui, bon). Et puis des souvenirs d’étudiante nous rappellent que la conquête spatiale fut l’un des grands outils de la guerre froide, et que finalement, ce qu’on nous/vous présente dans cette vente, ce sont là encore des éléments d’histoire.

C’est sans compter non plus les yeux comme des soucoupes des passants de la rue Saint-Sabin, qui lèchent la vitrine présentant des mets de l’espace. Ou les enfants (grands comme petits) qui connaissent l’histoire et le fonctionnement de chaque petit boulon de l’exposition, les dates de chaque décollage de chaque navette de chaque photo. Alors on finit par s’imaginer cosmonaute, ou astronaute, ou simple touriste spatiale, les talons volants en impesanteur, Mars en ligne de Mir, en gros avec une bonne gueule d’atmosphère…

Ce ne sont pour autant pas quelques acrobaties spatiales imaginaires qui nous auront guéri de notre peur du vide et de notre angoisse des infiniments, mais cet édito aura eu le mérite de nous apprendre qu’en parlant de soi à la première personne du pluriel, on se sent un peu moins seule, sur Mars, hôtel du Nord, ou ailleurs.

Alors, bonne pêche et bonne atmosphère !

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