Le fauve de la vente reste sur son territoire

Ce grand fauve d’Alex « Katz » n’aime guère quitter les territoires connus, au risque d’en perdre son latin. Dans une interview de 1997, l’artiste américain explique que, bien que fortement influencé par l’art européen, il lui serait impensable de peindre en Europe. À la vérité, le peintre n’a jamais voulu travailler hors de New-York et du Maine, dont la lumière si particulière lui sied parfaitement. À l’instar de Stendhal qui disait du roman qu’il est « un miroir qu’on promène le long du chemin », Alex Katz considère la peinture comme le reflet d’une époque et d’un lieu. Suffisamment en tout cas pour qu’il peigne et peigne encore sa femme et son entourage le plus proche.

Pour Katz, chaque instant peut donner lieu à la naissance d’une œuvre unique. Pour preuve, ce sont les habitant·e·s de New-York, leurs habits, leurs gestes spécifiques ou leurs coiffures qui permettent à ses sujets de prendre corps. Et quand bien même il s’aventurerait à tourner sans relâche autour d’un même thème, l’artiste parviendrait à jouer des infimes variations de la lumière et à poser différemment le pinceau sur sa toile pour arriver toujours à un résultat nouveau et singulier.

C’est la raison pour laquelle Alex Katz l’inclassable ne s’est jamais tout à fait inscrit dans l’une des écoles artistiques de sa génération, préférant de loin explorer son environnement proche. Un Katz, en allemand comme en yiddish, c’est un chat… et les chats ne chassent pas en meute…

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